Une grande prairie. Un arbre. Des feuilles rouges.
Une légère brise me frôle, et je me demande si comme ce brin d'herbe ou ces feuilles, là, dans l'arbre, je vais me plier sous sa force. Je me sens tellement faible. Tellement diminuée. J'ai froid. Le faible soleil, qui diffuse une lumière trop blanche, ne me réchauffe pas. Le léger vent s'insinue dans les plaies qui déchirent chaque centimètre carré de ma peau.
Il va falloir que je me dépêche de me cacher. Les chiens risquent de me trouver à l'odeur à cause de ce vent. Vite. Courir. Encore courir. Comme les deux nuits dernières. Et les deux jours qui suivaient. Il faut oublier la douleur, les plaies, la fatigue et courir. Pour ne jamais retourner en arrière. Jamais.
Je m'approche de cet arbre. Lorsque j'arrive devant lui, au loin, il me semble deviner des aboiements... La panique me glace le sang; elle me donne une poussée d'adrénaline folle. Je grimpe sur cet arbre. Il est immense. Magnifique. L'odeur de la sève me réconforterait presque, mais le son que je perçois de plus en plus nettement me terrifie et m'empêche de m'attarder sur de telle futilités. J’atteins une première des immenses branches. Plus haut. Je dois monter plus haut. Il ne faut pas qu'il me trouve. En montant, j'entends un éclat de rire sortir de l'arbre. Frais, sincère, joyeux. Deux voix féminines. Cela me déstabilise au point que je manque de tomber. Mais il ne faut pas que je me déconcentre. Je monte toujours. Soudain un détail me fige. Un trou.
Un trou dans l'air. Une branche légèrement plus large que les autres, avec des espèces de rambardes sur les côtés, conduit à ce 'trou'. Je m'en approche prudemment. Je scrute l'intérieur de cette déchirure dans l'air. Je manque une nouvelle fois de perdre l'équilibre face à ce que je vois...
Une ville. Des gens en masse au milieu d'un marché. Des commerçants, des acheteurs, des badauds en tout genre se bousculent dans le tumulte qui réside sur une place d'une ville qui semble immense...
Mais les chiens sont déjà à quelques foulées de l'arbre. Je crois que je n'ai pas bien le choix. Je dois y aller. Me lancer. Peut-être suis-je en train de changer de monde... Et bien je n'ai pas vraiment le choix. J'entre dans ce trou.
Je m'appelle Ellena. Aujourd'hui va commencer ma vraie vie, je le sens.
- Spoiler:
Bon alors voilà l'intro d'une nouvelle pitite histoire que je suis en train d'écrire et que je posterai bientôt!
Et puis ça me fait une occasion de vous expliquer comment on accède au Royaume des Mangues!