Voilà ma fic préférée que je consent enfin à vous faire partager... Je vais essayer de couper par chapitre plus courts que le texte original.
L'oiseau au coeur de feu
Chapitre 1 : Le volte-face indésirable
https://www.youtube.com/watch?v=0PZIn_5K5o8"-Après la présentation de cette preuve décisive, il m'est impossible de me tromper quand au mobile de Mlle Kaïra Swen. Et, par conséquent, je déclare l’accusé, M. Christopher Blake, n-o-n c-o-u-p-a-b-l-e."
Pfiiiiou! Argh! Ils avaient réussi. Phoenix avait trimé comme un beau diable pour que le parquet se rende enfin compte que son client n'était pas coupable. D'ailleurs; il n'y croyait toujours pas... Ce n'est qu'en voyant le sourire radieux de Maya quand il arriva dans la salle des accusée qu'il se rendit compte que tout était terminé...
-Hey, Nick! Bravo! T'as réussi!
-Merci. C'était dur, mais on finit par l'avoir... Christopher arriva dans la salle et sauta littéralement sur le pauvre avocat en costard.
-Merci, man! J'ai vraiment cru que j’allai y passer... C'était génial! Comment tu lui a balancé la preuve dans les dents, à Bouley!
-Hum.... Mais de-de rien! *C'est bon, vous pouvez me lâcher maintenant!*
-Salut mon gars! Magnifique ce procès!!!
C'était au tour de l'inspecteur Dick Tektiv d'entrer avec fracas dans la pièce. Il avait beau faire ses apparition toujours de la même manière depuis que phoenix le connaissait, celui-ci n'avait jamais réussi à s'y habituer... Comme à chaque fin de procès, tout le monde était de bonne humeur. Phoenix commençait même à sentir les battement de son cœur ralentir un peu...
-He bien, heum, merci. Mais bon, sans cette preuve, on était cuits...
-NICK! Ne soit pas aussi pessimiste!
-Ok, Maya, mais tu dois avouer que, pour une fois, Bouley à bien bossé!
-Ouais, mon gars! et pas qu'un peu!
Tektiv était tout sourire, planté au milieu de la salle, dans son imperméable sans forme qui le caractérisait. Ses cheveux étaient en bataille, mais ça n'avait rien a voir avec ceux de Phoenix qui étaient, eux, dressés volontairement derrière sa tête, à tel point qu'on aurait dit un hérisson. Maya regarda l'avocat qui lui faisait office de "patron" et déclara:
-N’empêche, Nick, t'as quand même réussit à le battre! Mais je trouve ça étrange qu'il se soit débrouillé aussi bien cette fois...
-Eh oui, il arrivait presque à la cheville de Hunt-... Phoenix se tut avant d'avoir terminé sa phrase. Il l'avait d'ailleurs prononcée avec un peu trop d’enthousiasme à son goût... Car c'était indéniable: Bouley n'avait pas été meilleur. C'était lui... Lui qui avait été moins bon. Et pour cause... Il avait passé son temps à essayer de le chasser de son esprit, et il en avait raté des détails essentiels.
Un gros blanc avait suivit sa déclaration, finalement rompu par Maya:
-Nick! tu sais ce qu'on fait quand on a finit un procès...?
L'intéressé sortit de ses pensées et déclara avec un petit sourire gêné:
-Heum... Oui, Maya... Qu'est ce que tu pense de notre petit resto favori?
-Ah, non, Nick! Pour une victoire comme celle là, il faut un vrai resto, pas le petit burger auquel tu m'emmène d'habitude! Quoi que, j'adoooore les hamburgers!
Maya avait toujours le chic pour le mettre dans l'embarras. Ils finirent quand même par tous se retrouver dans un petit restaurant. Et puis, Maya avait raison. Cette victoire était "spéciale"... Ce n'est pas tout les jours que l'on apprends, pendant une enquête, que l'homme pour lequel on a choisit de faire notre métier avait "choisi de mourir".
-Beeeeenjiiiiiiiiii! Arrête de faire la tête et viens voir!
La jeune femme d'une vingtaine d'année était plantée dans la cuisine, les mains sur les hanches. Benjamin se leva péniblement du canapé et la rejoignit. Il haussa un sourcil quand il la vit: elle était en tablier (plus très blanc) sur une robe courte et orange, elle même tachée de toute sortes d'ingrédient dont le jeune homme ne connaissait même pas de nom. Même la figure de la demoiselle était maculée de petites taches marrons. La jeune femme avait attaché ses cheveux noirs et bouclés en une queue de cheval haute pour leur éviter d'être salis, chose qui était à peu près réussie.
-Argh! Arrête de me regarder comme ça! Tu sais très bien que je ne suis pas très douée en cuisine... Mais regarde, je t'ai fait ton plat préféré!
Le jeune homme contempla le gâteau au chocolat qui trônait sur la table. Il regarda son amie dont les yeux bleus pétillaient de fierté.
-Aloooors? T'en pense quoi?
-Heum... Pas trop raté, je dirais.
-Benji! Tu vas y goûter, hein?
A vrai dire, le jeune homme avait perdu l'appétit il y a déjà pas mal de temps. Mais la joie de son amie et son enthousiasme à essayer de lui redonner le sourire lui mettait un peu de baume au coeur. En effet, Benjamin Hunter, le fameux avocat de l'accusation tellement réputé pour son parcours "sans faute" et sa superbe carrière, avait perdu tout son honneur quand il était arrivé.
Lui... Phoenix Wright. Celui qui avait changé sa vie. Benji s'était retrouvé devant lui au tribunal, un peu moins d'un an auparavant. Il avait usé de toutes ses méthodes pour gagner comme il l'avait toujours fait, il avait tout essayé pour obtenir un verdict "coupable". Mais même ne pas présenter certaines preuves ou manipuler les témoignages n'avait pas suffit. Et il avait essuyé sa première défaite. Wright était devenu son ennemi, ils s'étaient d'ailleurs retrouvés plusieurs fois l'un contre l'autre au barreau, et, au final, c'était toujours la même chose: Phoenix gagnait. Pendant un temps, Benjamin avait cru le détester... Jusqu'à ce qu'il se retrouve, lui, accusé de meurtre. Et qui l'avait défendu, lorsque plus personne ne croyait en lui? Phoenix Wright. Qui lui avait fait confiance? Phoenix Wright. Et en retour, à qui, lui, Benjamin Hunter, avait-il finit par faire confiance? A Phoenix Wright. Et il l'avait sauvé. Il avait eut, une fois encore, le verdict "non coupable". Et ce n'est qu'après ça que Hunter avait commencé à se poser des questions. Qu'il s'était rendu compte que, peut être, Wright avait raison, qu'il avait toujours eu raison. Ce n'était pas le verdict qui comptait, c'était la vérité. Celle que lui même mettait tout son cœur à cacher... Et que Phoenix mettait tout son cœur a défendre.
C'est pour ça qu'il avait quitté le pays pour retourner en Allemagne, là ou il avait été élevé. Il avait prévu de ne jamais retourner là ou phoenix se trouvait, par honte. De toute façon, tout le monde le croyait mort.
Et il y avait autre chose... Non, il ne devait pas y penser. Sur ce point là, il avait forcément tort. Il ne pouvait pas être... Pas de...
-Benji? Tu vas bien? Le jeune homme releva la tête. T'as une mine affreuse, Ben. On dirait que t'as vu un fantôme!
Le sourire éclatant de son amie eut un effet apaisant sur le visage du jeune homme, et ses trait, qui était si durs tant ils reflétait toutes ses interrogations, se détendirent légèrement.
Il s'assit à table sans un mot, et commença à manger, doucement, la part de gâteau que sa meilleure amie lui avait servie.
*toc toc toc*
-Excusez-moi, il y a quelqu'un?
-Entrez!!
D'un pas lent, Phoenix se leva et alla ouvrir. Maya était repartit au village Kurain d'où elle était originaire depuis un mois déjà, et son bureau lui semblait maintenant bien vide... Un gros bonhomme habillé d'un costard sûrement hors de prix se tenait devant la porte. Il avait une petite tête rondelette surmontée de cheveux gris. Mais, de tout son visage, ce n'était pas ça qui retenait l'attention, mais sa moustache grisonnante d'aristocrate anglais et ses tout petits yeux derrière des lunettes qui contrastait beaucoup avec la rondeur du reste de son corps...
-Hum hum... M. Wright?
-Oui...?
Phoenix regardait son interlocuteur d'un air blasé. Qu'est ce que cet urluberlu de Rosenberg lui voulait encore? Sa faisait déjà la troisième fois qu'il venait au bureau depuis le début de la semaine... Et Phoenix commençait vraiment à en avoir marre.
-Je, heum, je voulais savoir si ça vous dérangeait de prendre ce dossier, je suis déjà surbooké, et je...
-Et bien, monsieur Rosenberg, je suis désolé, mais je ne peux pas pour l'instant.
-Enfin,Wright, il faut sortir de temps en temps!
Alors voilà le vrai but de son confrère... Mais le jeune avocat avait bien l'intention de rester dans son bureau à revoir, encore et encore, les mêmes épisodes du samouraï d'acier que Maya lui avait offert à son anniversaire.
-Je... Je suis désolé... Mais je ne peux pas. J'ai... d'autres affaires à régler.
-Bien... je trouverait quelqu'un d'autre à qui donner ce dossier... Au revoir!
-Au revoir.
Après ce bref échange, Phoenix referma la porte. Non seulement il ne voulait pas prendre de dossier en ce moment (ce qui, vu son état, était plutôt une bonne chose pour ses clients potentiels) mais en plus, Rosenberg était tout à fait le genre d'avocat à en faire le moins possible. Pour être déjà allé dans le bureau de ce dernier, phoenix pouvait en témoigner... Tout en or, avec une superbe bibliothèque dont les trois quart des livres n'avaient pas étés ouverts depuis des lustres, on voyait bien que l'avocat n'avait plus besoin de rien. Du coup, il ne prenait presque plus d'affaires et se contentait de savourer ses journées avant qu'il ne puisse partir à le retraite. Néanmoins, phoenix était touché que le vieil homme se déplace pour lui. Mais ça n'allait pas changer grand chose... Ça n'avait pas, ne serais-ce qu'atténuer, le sentiment étrange qui le hantait depuis si longtemps.
Le jeune avocat se remit devant la télé et appuya sur le bouton play de sa télécommande. Le samouraï enfermé dans la petite boite se remit à bouger et à sauver le monde. Phoenix avait encore du mal à croire qu'il avait sauvé de la prison l'homme qui se cachait dans le costume. Ce souvenir faisait remonter en lui un tas de bons et mauvais moments. C'était sa troisième enquête en tant qu'avocat de la défense, et sa première enquête avec maya après celle de la mort de Mia, sa patronne et la grande sœur de son amie... C'était aussi la deuxième fois qu'il rencontrait toute les personnes qu'il côtoyait aujourd'hui, comme Dick Tectiv, Samuel Rosenberg... Et la deuxième fois qu'il se retrouvait face à lui... Argh! Même après sa mort, Benjamin Hunter continuait de le hanter. Phoenix ne pouvait pas s'empêcher de penser à lui. Après tout, ils se connaissaient depuis qu'ils étaient petits.
*Sa ne sert plus a rien, maintenant, il est mort.*
Phoenix avait beau se répéter cette phrase, rien ne changeait. Car c'était bien sa, le problème. Il était mort... Mort. Ce mot résonnait dans sa tête, cognant toutes les parois de son crâne comme s'il voulait en sortir. Une larme coula de l'oeil du jeune homme et glissa lentement sur sa joue. Phoenix l'essuya d'un coup de manche brusque, se maudissant lui même de cette faiblesse.
*Arrête de pleurer, Phoenix. Sa ne sert à rien! A rien...*
Et il retomba dans son fauteuil, la tête posée sur le dossier. Les yeux mis clos, il laissa couler ses larmes, froides et tranchantes comme pour lui rappeler la dure réalité qui s'acharnait sur lui. Il n'avait même plus la force de les essuyer et les laissa mouiller sa peau et sa veste. Que lui arrivait-il? Pourquoi réagissait-il comme ça? Il ne pouvait même plus réfléchir. Le jeune homme ne sentait plus que l'étau noir qui écrasait son âme. Dans la télé, le Samouraï fit une superbe cascade avant de battre son ennemi et de sauver la princesse rose. Mais plus personne ne le regardait...
Eena regardait son reflet dans la glace quand Benjamin entra dans la pièce. Elle l'aperçut dans le miroir et se retourna. Ses jolies boucles brunes rebondirent lorsqu'elle tourna la tête, et son visage était éclatant, comme d'habitude.
-Hey, Ben! T'es prêt?
Elle n'eut pour réponse qu'un "hm hm" de l'intéressé, accompagné d'un petit sourire. La jeune fille lui répondit avec un clin d'oeil avant de sortir de la pièce. Hunter était habillé de sa sempiternel chemise blanche et de son gilet noir, mais il n'avait pas mis son costard magenta qu'il portait habituellement au tribunal. Il jeta un regard bref au miroir qui était accroché au mur de la salle de bain pour vérifier l'état de sa coiffure, puis, une fois certains que ses mèches fétiches étaient bien en place, il sortit à son tour de la petite salle. Sa faisait plus d'un mois qu'il vivait chez sa meilleure amie, et il sortait de l'appartement pour la première fois depuis son arrivée. Eena et lui allaient au cinéma, voir le nouveau long métrage du créateur du samouraï d'acier intitulé "La revanche de la princesse Rose". L'homme qui jouait le samouraï d'acier dans la série, Gustavo Lonté, avait été accusé de meurtre un peu moins d'une année auparavant. C'était une des rares personnes qui n'était pas allé en prison par sa faute, grâce à Phoenix.
Je suppose qu'il doit sauver beaucoup plus de personnes maintenant que je ne suis plus là...
Il attrapa sa veste, l'enfila et sortit de l'appartement à la suite de son amie. Hunter ouvrit la porte de l'immeuble pour laisser passer Eena et se prit la lumière vive et chaude du soleil en pleine face. Ils étaient au début de l'été et le jeune homme, qui n'avait pas mis le nez dehors depuis plus d'un mois, fut surpris de revoir le monde extérieur. Il plissa les yeux, ébloui par le soleil, et éternua une première fois. Il eut à peine le temps de relever la tête qu'un nouvel éternuement commença à lui piquer les narines. Il pris une grande inspiration pour chasser ce désagrément, et l'air chaud et neuf de la rue lui brûla les poumons, ce qui eut pour effet de lui causer une nouvelle crise d'éternuement, et un bon fou rire de son amie.
-Tu vois Ben, il faut sortir de temps en temps!
Il la regarda, l'air sévère, et poursuivit son chemin comme si de rien n'était. Néanmoins, la caresse de l'air sur sa peau et le chant des oiseaux lui avait un peu manqué. Les deux amis se dirigèrent vers le cinéma. Benjamin n'aimait pas vraiment le samouraï d'acier et la Princesse Rose, et il avait accepté de venir plus pour faire plaisir a Eena que pour lui même. D'ailleurs, si ça n'avait tenu qu'a lui, il serait resté une journée de plus à se morfondre et à ruminer des idées plus noires les unes que les autres. Mais Eena était là... Et elle insistait depuis déjà des semaines pour qu'il sorte un peu de l'appartement. Au bout de quelques minutes, le jeune homme retira sa veste. La chaleur qui émanait du soleil coulait sur sa peau, et la sensation que ça lui procurait et qu'il n'avait pas ressentit depuis longtemps effaça les doutes et les craintes de son esprit pendant quelques minutes. Bien qu'il ne se sentit bien que quelques instants, ce fut pour lui un véritable soulagement.
Ils arrivèrent devant le cinéma, et une petite file d'attente commençait à se former. Hunter regarda d'un air amusé les gens qui s'impatientaient, jusqu'à ce que ce soit à son tour d'attendre... Chose qu'il détestait faire. Après avoir pris des billets, les deux amis entrèrent dans la salle peu éclairée du cinéma et tentèrent de trouver de bonnes places. Ils finirent de s'installer lorsque tout devint noir. Alors les images de son passé resurgirent en Hunter, le faisant hoqueter de surprise. Elles amenaient avec elles toute la noirceur qui hantait ses jours, jusqu'à cette dernière pensée qui semblait être la seule colorée parmi touts ses souvenirs sinistres. C'était Phoenix. Benji le chassa une fois de plus de son esprit, mais son visage était un livre ouvert sur ses pensées les plus secrètes. Une larme atteignit sa chemise blanche quand l'écran de la salle fit apparaître les premières images d'une publicité pour une agence de voyage qui proposait une virée au États Unis.